écoutez le fichier sonore pho courant
Je vous propose de commencer par écouter des rythmes et des harmonies, que l'on rencontre dans les morceaux de variété.
J'en ai rassemblé une centaine dans la page :
Vous constaterez que des suites d'accords reviennent souvent dans des chansons très différentes.
Une fois que votre oreille sera familiarisée avec ces suites d'accords, il vous sera plus facile te travailler les exercices de cette page.
Vous trouverez des exercices progressifs sur les modes, les accords constitutifs des tonalités majeures et mineures, sur les accords de substitution, sur les enrichissement, sur l'improvisation...
Vous pouvez choisir un exercice, en utilisant les liens ci-dessous, ou consulter des ressources dans des sites que je vous propose d'aller visiter, grâce à des liens externes.
Exercice 1 : notations des accords et des degrés d'une gamme majeure
Exercice 2 : écriture de la cadence plagale en do majeur et transposition dans tous les tons
Exercice 3 : mouvements des voix dans les triades
Exercice 4 : mouvements des voix dans les accords de septième
Exercice 5 : exercices progressifs d'harmonie avec illustrations musicales
Les notions d'harmonies sont souvent introduites dans les cours de solfège, car il ne suffit pas de savoir lire les notes, encore faut-il comprendre ce que l'on lit!
Dans la page précédente, on a mis l'accent sur l'étude des rythmes. Ici, nous commenterons les suites d'accords que l'on trouve dans les chansons populaires et folkloriques de France et d'ailleurs.
Vous trouverez des exemples de grilles d'accords, que vous pourrez écouter, et qui se retrouveront dans les tablatures .abc et dans les fichiers .mid, que vous consulterez dans la bibliothèque du site, comme vous en avez maintenant l'habitude.
Les tablatures .abc et les illustrations sonores pourront contenir, en plus de la mélodie, une rythmique et les accords qui les accompagnent.
Les accords peuvent être ajoutés aux mélodies, en les écrivant dans les fichiers .abc, sous une forme simple (exemple "G" pour sol majeur, "Am7" pour la mineur 7...)
Nous avons déja utilisé cette méthode, pour illustrer les rythmes traditionnels, dans la page précédente. Par exemple, le rythme de la marche, correspond aux fichiers :
marche1.mid : écoutez une marche
Cette manière d'harmoniser une mélodie, avec des accords joués automatiquement avec un rythme imposé, n'est pas suffisante pour une harmonisation nuancée.
On peut utiliser l'écriture de notes simultanées, indiqués entre crochets, comme par exemple :
harmonie.abc : indication de notes simultanées dans une tablature à une seule voix
harmonie1.mid : écoutez la tablature harmonie.abc, petite fleur des champs (mazurka)
L'écriture de telles tablatures est un peu fastidieuse, et peut être simplifiée par l'utilisation de logiciels comme tabledit, par exemple.
L'écriture harmonique la plus naturelle, consiste à utiliser une tablature à plusieurs voix, comme par exemple :
voix.abc : tablature abc à 4 voix
voix4.mid : écoutez la tablature voix.abc à 4 voix
En plus des airs folkloriques étudiés dans la page précédente, vous travaillerez les exemples du site kazimodal.trad :
lien externe : folklore breton, tablatures .abc et .mid avec accompagnement
Il est temps de faire le point sur les premières notions que l'on a vu dans le cours de solfège.
Comme ce cours s'adresse aux débutants, on a choisi de commencer par aborder l'harmonie et le rythme, par la musique populaire. Cette approche est un peu réductrice, car les harmonies sont souvent consonnantes, et n'utilisent que les accords constitutifs des gammes mineures et majeures.
Depuis Pythagore, la musique n'a cessé d'évoluer, et le vingtième siècle a bouleversé les traités d'harmonie classique, en introduisant la composition amodale, la musique sérielle... Claude Debussy s'est affranchi du cadre rigide dans lequel les quintes jouent un rôle important, en introduisant systèmatiquement la gamme par ton, qui ne possède pas de quinte. Des compositeurs comme Igor Stravinsky ont donnés plus d'importance au rythme et à la force d'expression, plutôt qu'à l'harmonie.
Vous devez travailler les exercices suivants dans l'ordre naturel, si vous n'avez pas de connaissances particulières sur les modes et les accords constitutifs des tonalités majeures et mineures.
Voici les notations usuelles, que l'on emploie pour désigner les accords qui sont situés sur les 7 degrés d'une gamme majeure.
On utilise des chiffres romains, pour les degrés I, II, III IV V VI et VII
On utilise les mots maj, min, et dim pour désigner les accords majeurs, mineurs et diminués, constitués par 2 tierces superposées. On parle aussi de triades, car ces accords sont constitués par 3 notes.
Si T désigne une tierce majeure et t une tierce mineure, on a :
maj = T t (superposition d'une tierce majeure et d'une tierce mineure)
min = t T (superposition d'une tierce mineure et d'une tierce majeure)
dim = t t (superposition de 2 tierces mineures)
Les accords constitués par la superposition de 3 tierces, sont appelés accord de septième, ceux qui correspondent à 4 tierces superposées, sont appelés des accords de neuvième...
On place le chiffre 7, ou 9...après le nom d'un accord, pour signifier qu'il s'agit d'un accord de septième, de neuvième... Par exemple, I maj7 est l'accord majeur situé sur le premier degré.
Enfin, on utilise les signes "moins" et "plus" pour le bémol et pour le dièse. Par exemple, VII-min7 est l'accord mineur de septième, situé un demi-ton au-dessous du degré VII.
L'avantage d'écrire les accords en utilisant la notation avec des degré (plutot que l'utilisation de la tonique de l'accord) est que la notation s'applique à tous les tons. Ainsi, la cadence parfaite en do majeur s'écrit :
G7 C
Elle correspond à la notation :
V maj7 I maj
On peut alors facilement la transposer dans le ton de son choix. Cela donne, en Ré majeur, par exemple :
A7 D
Voici une première cadence : la cadence V maj7 I appelée cadence parfaite.
Je commence en écrivant les accords constitutifs d'une gamme majeure, avec les notations introduites dans l'exercice 1 :
I maj II min III min IV maj V maj VI min VII dim
Ecrivons les notes des accords V maj7 et I maj, pour le ton de do majeur :
g b d f
c e g c
On remarque que la quinte sol est commune aux 2 accords. Dans l'accord de septième de dominante G7, on remarque la présence de l'intervalle si fa, constitué par 3 tons. On l'appelle pour cela un tri-ton. C'est un intervalle dissonnant, qui joue un rôle fondamental en harmonie classique. La tension provoquée par ce triton, est remplacée par une sensation de "bien-être", quand on le remplace par l'intervalle do mi, dans l'accord du premier degré.
Ceci se fait par mouvements contraires, le fa descendant vers le mi, tandis que le si monte vers le do.
Dans cet exercice, nous allons voir comment transformer les accords constitués par 2 tierces superposées, par mouvement d'une ou de plusieurs voix.
Les aveugles qui utilisent Jaws, liront les accords écrits avec les notations symboliques ci-dessous, caractères par caractères, pour bien faire la différence entre les majuscules et les minuscules.
Avec la notation T (T majuscule) pour une tierce majeure, et t (t minuscule) pour une tierce mineure, on a :
Tt pour un accord majeur
tT pour un accord mineur
tt pour un accord diminué
TT pour un accord de quinte augmentée
Pour passer de Tt à tT, il suffit d'augmenter la tierce d'un demi-ton.
Avec un instrument harmonique comme le piano ou la guitare, ce mouvement ne nécessite que le déplacement d'un seul doigt. Ecouter ces 2 accords successivement, pour vous imprégner de l'impression très différente donnée par ces 2 accords mineurs et majeurs :
%(ce-g) (ce0g) (dfa) (df+a) (egb) (eg+b)
Pour passer de Tt à tt, on peut augmenter la tonique de l'accord majeur d'un demi-ton
L'accord diminué peut être suivi par l'accord mineur du deuxième degré. Ecouter cette transition, que l'on trouve dans beaucoup de morceaux de variétés :
%(ceg) (c+eg) (dfa)
On peut aussi passer de Tt à tt, en faisant descendre la tierce et la quinte d'un demi-ton :
%(ceg) (ce-g-) (ceg)
Pour passer de Tt à TT, on peut augmenter la quinte d'un demi-ton.
On peut faire suivre l'accord de quinte augmentée, par un renversement de l'accord du IV ième degré, ou par l'accord du VI ième degré :
%(ceg) (ceg+) (cfa) (ceg) (ceg+) (cea)
On peut passer d'un accord majeur à un accord diminué, en conservant sa tonique, et en descendant sa tierce et sa quinte d'un demi-ton, par un mouvement conjoint.
L'accord diminué peut ensuite être remplacé par l'accord parfait, obtenu en descendant la tonique de l'accord diminué d'un demi-ton. Voici ce que cela donne, en partant de do majeur :
%(ceg) (cd+f+) (d+f+) (eg+b)
Vous pouvez reprendre les exemples ci-dessus dans n'importe quel ton, ce qui montre que la notation avec les symbole T et t, permet de s'affranchir de l'écriture des notes dans une tonalité plutôt qu'une autre.
On généralise cette notation, en introduisant les symboles suivant :
grand Q pour une quarte
V (grand V) pour une quinte, et grand D pour une quinte diminuée X (grand X) pour une sixième majeure, et grand A ou x pour une sixième mineure (ou quinte augmentée)
S (grand S) pour une seconde et s pour une seconde diminuée
M (grand M) pour une septième majeure et m pour une septième.
N (grand N) pour une neuvième majeure et n pour une neuvième mineure.
Avec ces notations, le renversement de quarte et sixte (cfa) de fa mageur, s'écrit QT (comme tout renversement de quarte et sixte de tout accord majeur)
Vous vous entraînerez à écrire les renversements des triades avec ces notations symboliques.
Pour cela, vous commencerez par écrire la triade obtenue en doublant sa tonique à l'octave supérieure. Par exemple, un accord majeur, comme (ceg>c) s'écrit :
TtQ
Les renversements s'obtiendront simplement en effectuant une permutation circulaire de cette écriture. On obtiendra alors, pour un accord majeur :
Ttq accord majeur, forme fondamentale
qTt accord majeur, renversement de quarte et sixte
tqT accord majeur, renversement de sixte
Pour un accord mineur, on obtient les 3 formes :
tTQ QtT et TQt.
Faites de même avec l'accord de septième de dominante Ttt. Il s'écrit, en lui ajoutant son octave :
TttS accord de septième de dominante, forme fondamentale.
Vous obtiendrez ses 3 renversements, par permutation circulaire de TttD.
Dans cet exercice, nous écrivons les accords de septième en notation symbolique, et nous étudions quelques mouvements de voix, qui conduisent à des modulations assez souvent utilisées.
Les accords de septième sont obtenus en superposant 3 tierces mineures ou majeures. On obtient :
Ttt accord (majeur) de septième
tTt accord mineur de septième
TtT accord de septième majeure
tTT accord mineur de septième majeure
ttt accord de septième diminuée
TTT accord de quinte augmentée.
L'accord TTT n'est rien d'autre que l'accord TT dans lequel on a ajouté l'octave.
On remarque la forme très symétrique de l'accord de quinte augmentée.
Il ne change pas de forme, par permutation circulaire, de telle sorte que les renversement de cet accord laissent la même impression sonore que sa forme fondamentale.
Il n'y a donc que 4 accords de quinte augmentée différents :
%(ceg+) (c+e+a) (df+a+) (e-gb)
On peut faire des remarques analogues, pour l'accord de septième diminué, et remarquer qu'il n'y a que 3 accords de septième diminuée différents :
%(ce-g-) (c+eg) (dfa-)
Voici maintenant des suites d'accords assez répandues.
Je commence par des mouvements d'une seule voix.
Un premier exemple est obtenu en faisant descendre l'octave d'un accord majeur ou mineur, demi-ton par demi-ton.
On obtient, en partant de do majeur, la suite d'accords :
%(ceg>c) (cegb) (cegb-) (cfa) (cfa-) (ceg)
On reconnait la suite d'accords :
accord majeur
accord de septième majeure
accord de septième (de dominante)
renversement de quarte et sixte de l'accord majeur du IV ième degré
renversement de quarte et sixte de l'accord mineur du IV ième degré
accord majeur
Cet exemple en do majeur, donne l'écriture en notation symbolique :
TtQ TtT Ttt QT Qt Tt
On remarque que l'on a écrit le renversement de l'accord du IV ième degré, après l'accord de septième.
Vous écrirez par vous-même une suite analogue, obtenue à partir d'un accord mineur.
Voici maintenant un exemple avec comme point de départ, un accord de septième diminuée.
Je commence en comparant un accord de septième diminuée, à tous les renversements d'un accord de septième (de dominante)
Pour cela, écrivons ces accords les uns au-dessus des autres :
tttt accord de septième diminué
TttS accord de septième, forme fondamentale. (D désigne une seconde)
STtt accord de septième, premier renversement.
tSTt accord de septième, deuxième renversement.
ttST accord de septième, troisième renversement.
On remarque que si l'on descend d'un demi-ton, une note quelconque d'un accord de septième diminué, on obtient un accord de septième de dominante, sous l'une de ses 4 formes.
Cette remarque est utile pour envisager 4 modulations, vers l'accord parfait (majeur ou mineur) associés à ces 4 accords de septième.
On obtiendra ainsi 4 suites d'accords :
septième diminué, septième de dominante, accord parfait
Voici un exemple en partant de do dièse septième diminué, et en faisant descendre sa tonique do dièse d'un demi-ton :
%(c+egb-) (cegb-) (cfa>c)
En notation symbolique, cela s'écrit :
tttt TttS QTt
Pour vous aider à travailler les modulations, vous trouverez dans le fichier hde.abc, les tablatures d'exemples, qui sont illustrés par les fichiers hde1.mid, hde2.mid... qui leur sont associés, et que j'ai placés dans la bibliothèque sonore du site.
fichier hde.abc : tablatures d'exercices progressifs d'harmonie pour débutants
Vous saisirez le fichier .mid de votre choix, en l'écrivant dans le champ d'édition du lien "saisir", en le faisant précéder du symbole #
Pour vous faciliter le travail, vous pourrez activer des liens avec ces fichiers .mid, comme par exemple :
Le fichier hde1.mid fait entendre une cadence parfaite en do majeur, avec les accords C et G7 sous leur forme fondamentale.
On a choisi l'instrument MIDI 19 (un orgue) pour obtenir un volume sonore qui permette de bien s'imprégner de l'harmonie.
Vous exercerez votre oreille a reconnaître les cadences parfaites, très fréquentes dans toute sorte de musique.
On peut les retrouver avec l'accord de septième renversé.
Par exemple :
Si l'on remarque que la tierce de l'accord de septième est un demi-ton au-dessous de la tonique du ton, on peut utiliser le renversement de sixte de l'accord de septième situé un demi-ton au-dessus du ton, pour moduler vers le ton situé un demi-ton au-dessus du ton courant.
C'est un peu long à dire, mais c'est facile à réaliser.
On notera (comme on le fait dans le langage abc) le renversement d'un accord, en indiquant sa basse précédée du symbole / Par exemple, le renversement [g c e] de quarte et sixte de do majeur sera écrit C/G pour indiquer que sa quinte sol est à la basse.
(Remarque : on utilise aussi la notation inversée, g/C, qui indique la basse en premier, suivie du nom de l'accord, ce qui est plus logique, car on lit la basse de gauche à droite)hde2.mid : écoutez la suite C G#7/C C# A7/C# D...
Cette modulation est souvent rencontrée dans les morceaux de variété, pour donner l'impression d'un changement de ton.
En fait, cela ne trompe personne, et l'on se rend compte très vite de la faiblesse de cet artifice!
Il n'est pas utile de donner trop d'exemples de ce type.
L'important est de vous servir de ces notions de base, pour expérimenter par vous-même, avec un instrument, des effets sonores réussis.
Vous trouverez des illustrations sonores complémentaires dans la page :
Compléments sur le mouvements des voix dans les accordsPour pouvoir profiter pleinement des exercices sur le mouvements des voix dans les accords, vous devez possèder correctement les notions d'harmonies de ce cours.
Pour cela, vous trouverez dans la page suivante, un apprentissage concret de l'harmonie, qui pourra aussi servir pour la technique instrumentale du piano et de la guitare.
suivant : apprentissage de l'harmonie
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